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Rendre l'écriture visible ?

 
 


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La question politique, dit Jacques Rancière, c'est celle de la "visibilité" de ce qui fait litige. Il parle d'une "configuration policière du sensible" et "des possibilités d’y constituer la visibilité d’objets litigieux et de sujets du litige". Visibilité mise à mal dans nos sociétés contemporaines.
Visibilité des jeunes de banlieue, visibilité des adultes dits en situation d'illettrisme, visibilité des étrangers dans nos démocraties "avancées", visibilité des adultes en fin de carrière professionnelle et qui n'ont pas atteint l'âge requis pour prétendre à une retraite, visibilité de toutes sortes de minorités, visibilité de tous ceux qui dans l'espace public sont cachés par d'autres.
Une partie de la création contemporaine, en écriture mais ailleurs aussi, n'échappe pas à cet état de fait contemporain : elle ne se voit pas. Il ne s'agit pas de se lamenter, d'ailleurs à quoi bon, mais de s'interroger.
On a le sentiment que depuis toujours les sociétés (au sens propre) s'aveuglent sur elles-mêmes…

J'ai fait un rêve, dit Malcom Luther X Junior, celui d'une société où tous les rappeurs passeraient à la télé, où les taggueurs taggueraient dans les musées, où les poètes seraient aux affaires…

Utopie ? Féconde ? Peut-être pas. La visibilité n'est pas un état, encore moins un état final, mais peut-être un combat…
 

Michel Neumayer
 

Visible
   

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RENDRE L'ECRITURE VISIBLE (1)
 
    Pour traiter cette proposition, il convient de prendre en compte les différents acteurs qui participent à cette visibilité ; les auteurs, les éditeurs, les médias et enfin le lecteur, en sont les principaux protagonistes.
    Les raisons d'écrire sont multiples et différentes. Ce qui est important c'est le rôle que l'écriture peut jouer dans notre société. Dans le domaine scolaire, la lecture est pour la jeunesse un moyen de comprendre et de s'intégrer dans le monde contemporain.
    L'édition est un autre monde. Le rapport auteur-éditeur est primordial mais les textes littéraires sont aussi des objets de consommation. La vente se fait dans les librairies, par correspondance, dans les supermarchés, etc...
Mais comment faire connaître au public les auteurs et leurs textes. Les éditeurs soucieux d'équilibrer leur budget et pour une diffusion maximum, ont recours aux médias (journaux, radios, télévision, publicités, etc...).
    C'est ici que les difficutés commencent. Comment accéder à ce monde mystérieux et secret de la presse, de la radio et de la télévision. De plus, la tentation des médias et plus particulièrement celle de la télévision est de présenter un écrivain vedette de préférence, pour assurer une meilleure audience, indépendamment de la qualité  littéraire, morale ou intellectuelle.
    Les éditeurs sont plus ou moins liés aux mécanismes de "l'institution littéraire" :
        - la Critique qui influence le goût des lecteurs ;
        - les Académies qui décernent les prix littéraires ;
        - l' Enseignement des lettres secondaires ou universitaires, gérant du patrimoine classique.
    Pour vivre, un texte a besoin de lecteurs. Un texte non lu n''existe pas. Il apparaît que l'école est bien le terreau où fermentent les lecteurs de demain. "L'école leur fournit un bagage de noms d'auteurs qui agissent comme des appels ou des détonateurs à l'occasion d'une rencontre avec un livre, une revue ou une émission littéraire". (2)

 

Christian Castry
 
(1) Texte largement et librement inspiré de la lecture du livre "DES TEXTES A L'OEUVRE". Français 2ème Edition  Hachette Education. 
(2) Christian BAUDELOT, Marie CARTIER et Christine DAUTRY ( ET POURTANT ILS LISENT - Seuil 1999).  

 
 
 

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