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Edito
"D'une forme, l'autre"
Premier numéro de la série "Le temps des métamorphoses "
"J'entreprends de chanter les métamorphoses
qui ont revêtu les corps de formes nouvelles.
Dieux, qui les avez transformés,
favorisez mon dessein
et conduisez mes chants d'âge en âge,
depuis l'origine du monde jusqu'à nos jours."
Ovide
D'une forme à l'autre… D'une forme, l'autre… mystère du passage. Quelque chose se signale, une manière de départ vers d'autres horizons, mais quoi ? Séparation, mue, évolution, transition, renversement, revirement, révolution, rupture, autant de tentatives de nommer un travail à l'œuvre.
Oui, nous vivons et tout change autour de nous… et c'est une vieille habitude. Sommes-nous conscients, éveillés, indignés ?
D'une forme, l'autre. Ferons-nous de ce numéro une affaire de virgule ? Paradoxe ! Bien qu'il feigne de rompre le flux, le signe noue un lien inattendu, à peine visible, entre un avant et un après. Remuement, secrète tectonique des plaques, de texte en texte, un éventail de postures. On évoquera d'inéluctables lois naturelles. On parlera du rythme des saisons, de l'imperceptible mouvement de la lumière tout au long du jour. On nommera une permanence du vivant, de la naissance à la mort, enfance, adolescence, maturité en fatale farandole. Tout cela serait-il nécessaire ?
Parfois le vent apporte des senteurs de jasmin, des rumeurs de changement, des désirs de renouveau. Une énergie fraiche. Les hommes décident de prendre la vie au mot. De l'ancien meurt, du nouveau en naît, dans le sang, dans la joie et la souffrance, dans l'impatience et les regrets aussi. Impossible retour à l'état initial. Précipité des sentiments.
Minuscule ou spectaculaire, annoncée à son de trompe ou murmurée, l'alchimie appelle le récit, la description, le poème. Elle démultiplie en nous la conscience d'un rapport toujours singulier à l'espace et au temps, à la trace et à la perte, à la transmutation. Et cela peut se dire, s'écrire.
Auteur, lecteur, tour à tour acteur engagé et témoin immobile, tu parles de métamorphose, mais tu sais bien qu'entre les mots, œuvre un devenir souterrain, caché, secret. Campé en ce lieu de l'écriture que tu crois fixe, tu feins de mesurer le temps qui s'écoule et qui t'emportera. Tu en extirpes une langue que tu voudrais à la hauteur du destin.
Odette et Michel Neumayer
Carnoux, le 28.11.11
Sommaire
Odette et Michel NEUMAYER Éditorial
IMPÉRIEUSE NATURE
Bernard MORENS, Mystère d'la fondation
Ann PEREZ, Tout le monde le dit
Any SOUCHOT, Coquelicot précoce
Antoine DURIN, L'étoile est montée
Odette NEUMAYER, Mue
Jeannine ANZIANI, Dis, la vague…
CRIBAS, Métempsycose
Anouk JOURNO-DUREY, Nervures
ENTREDIRE
Agnès PETIT, Non-dit
Marie-Christiane RAYGOT, Exercice de préciosité
Josianne HUBERT, Déconstructivisme
Véronique JOYAUX, Une arche au-dessus de la mer
Paul FENOULT, Berceuse
Arlette ANAVE, Reviens !
CURSIVES
"Écrire n'est pas pour moi une démarche volontariste"
Entretien avec Marie-Noëlle HOPITAL
AFFLEUREMENTS
Michel NEUMAYER, Embruns d'ombre
Claude BARRÈRE, Ce qui fraie ici
Jean-Michel HATTON, Le chemin des cigales
Didier BAZILE, Les poissons sèment les rivières
Claude OLLIVE, Autoportrait
Chantal BLANC, Un art, un voyage
Marie-Noëlle HOPITAL Monologue d'Io
Yannick TORLINI, Paralysies
REVÉLATIONS / RÉVOLUTIONS
Roland VASHALDE, Bancs publics
Jean-jacques MAREDI, La menace du beau
Anne-Marie SUIRE, Urbs
Pascale MAQUESTIAUX, Le chemin des fourmis
Michèle MONTE, L'atelier
Christian CASTRY, Natures mortes
Kewin BRODA, Bouleversement
Les graphismes des pages 14 – 30 – 40
sont de Christiane LAPEYRE.

Ch.L

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FILIGRANES (filigran) n.m. (1673) du lat. "filigrana" fil à grain).Ouvrage fait de fils de métal (argent ou or),de fils de verre,entrelacés et soudés. Dessin qui apparaît en transparence dans certains papiers.
(Fig.) Lire en filigrane, entre les lignes, deviner ce qui n'est pas explicitement dit dans le texte.
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