N°24

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Filigranes N°
24
"Presque l’infini"
Octobre 1992
   
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Edito

Presque l'infini, aux limites du cadre, c'est l'imperceptible déplacement, l'invisible d'un mouvement. L'inconnu esquissé, où dans les mots, s'annoncent le hors-cadre, l'impensé, l'impensable. Mais que saura nous dire la langue de nos mystères, de nos misères. Glisser, s'arracher, sortir.

Ecrire, cerner l'infini de la langue, toucher le point de rupture, la limite entre fini et infini et s'en revenir raconter le voyage, cette traversée d'espaces que la vie ordinaire sépare et désigner ainsi ce que l'on a apprivoisé.

Que la mer soit métaphore de l'infini, le "presque" en est la promenade, pieds nus, sur le sable dur et mouillé du littoral quand les vagues offrent à vos pas ce qu'il faut d'écume et de lichens pour faire, par endroits, un tapis. Par le "presque" advient le pas-tout-à-fait, cette paille inscrite dans le métal. Le pas donne valence d'impureté.

L'infini, c'est l'incommensurable. Prétendre n'aller pas plus loin que la surface des choses, vouloir résister à l'attrait du large, à ces terres promises qui ne sont que des îles, c'est déjà se trouver aux marges, dans le compromis, l'entre-deux, la frontière.

Dans la nonchalance de ce grand huit couché on voit se profiler l'insomnie. Féconde ligne de fuite où se révèlent, au carrefour du tout et du rien, du temps et de l'espace, nos savoirs d'éternité.

 

Odette et Michel Neumayer
Octobre 1992

 

 

FILIGRANES  (filigran) n.m. (1673) du lat. "filigrana" fil à grain).Ouvrage fait de fils de métal (argent ou or),de fils de verre,entrelacés et soudés. Dessin qui apparaît en transparence dans certains papiers.

(Fig.) Lire en filigrane, entre les lignes, deviner ce qui n'est pas explicitement dit dans le texte.

 

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