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Edito
Comme si… Même si…
Comme si… les mots en eux-mêmes
portaient la preuve que les apparences sont sauves et que ce qui est nommé est.
Poser comme si serait postuler des mondes en abîmes, supposer
d'impossibles rencontres, paroles ou passerelles.
Ainsi on compare pour identifier,
pour reconnaître et rendre présentable ou pensable. Tant qu'aucun mot ne peut
encore dire, on nomme pour masquer ce qui ne peut ou ne veut se montrer.
Jouissance et audace de convoquer, terme à terme, l'hypothétique…
Lecture subtile ne cédant à aucun
pressentiment, avec volonté d'anticiper ou retarder le temps.
Ce qui serait écrit ne serait que
l'affleurement visible d'un langage intérieur, trace du travail d'un sujet.
Ecrire pour mettre le vrai en balance, en regard, à tout prendre et en dépit des
évidences.
Et cette voix qui affirme que
rien - non rien - ne sera jamais plus comme avant ! Comme si je ne le savais
déjà ! Et ce désir de garder quelque chose de l'enfance ! Jouer à faire
semblant, fabulations et simulacres, à l'abri des conséquences.
Quelle loi serait donc
transgressée à écrire COMME SI… MÊME SI… ?
Odette et Michel Neumayer
Carnoux, le 30 mars 91 |
FILIGRANES (filigran) n.m. (1673) du lat.
"filigrana" fil à grain).Ouvrage fait de fils de métal (argent ou
or),de fils de verre,entrelacés et soudés. Dessin qui apparaît en
transparence dans certains papiers.
(Fig.) Lire en filigrane, entre les lignes, deviner ce qui n'est pas
explicitement dit dans le texte.
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