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Edito
Omphalos
Oeuf de pierre
Tissu, résille
Avant l’éclosion
De quel texte jamais ouï
De quelle lecture fécondante ?
Magma, plasma
Gestations chaudes
Afflux désordonnés
À la surface de la page
Rivière souterraine
Au travers d’une cité
L’enfant mâle, vêtu de rouge
Sur la berge
............
TERRES PROMISES
AU FOND DU COULOIR A DROITE
PUIS LA 2ème À GAUCHE
ENFIN LA PORTE AU FOND
Marie-Christine
Duflau
L’OMBILIC DU TEXTE
Et
d’abord des mots lancés sans hasard : anamnèses, sous-jacences, mythes, genèses,
nourritures, références… autour desquels se sont noués les textes reçus.
L’hypothèse fut faite que tout texte possède / procède d’un ombilic, qu’il est
motivé. Il n’est pas / ne naît pas pour rien, à partir de rien. Un sens se lit,
nous lie, dans le retour à contresens, vers l’ombilic originel, adresse d’un
indicible destinataire premier.
Des
ombilics, chacun reconnaîtra les siens : événement, rencontre, perte, souvenir,
nom ou prénom, rêve, livre, sommeil, langue, récit… autant de matériaux
fondateurs. Mais il y a rupture, déplacement, transposition, palimpseste. Une
organisation plus ou moins hasardeuse ou consciente préside à l’élaboration du
texte. J’ECRIS, DONC J’EXISTE.
Une fois tranché le cordon, ce noeud, cet enchevêtrement
inextricable... le mystère qu’il renferme ne sera jamais dénoué. Trace
indélébile de l’autre, de la Mère absente et nourricière.
L’hypothèse fut faite que le thème proposé ouvre à l’écriture elle-même, qu’il
est à côté d’autre outils (le fragment, l’exception et la règle, le rêve, le
palimpseste, le lirécrire, la traduction…) un puissant moyen de lancer et
relancer l’écriture pour tous, c’est à dire les questions à l’écriture.
Mais ce supposé retour en arrière est comme un pas en avant, car maintenant le
texte existe.
Lire alors le texte comme un pont entre amont et aval. Le lire en sachant n’être
qu’un lecteur de hasard, qui l'apprivoisera, tissera des liens avec lui,
l’arrimera à son tour à ses propres ancrages, lui donnant vie au-delà même des
attentes de son scripteur.
Odette et Michel Neumayer
Carnoux, le 12 juin 1987
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FILIGRANES (filigran) n.m. (1673) du lat.
"filigrana" fil à grain).Ouvrage fait de fils de métal (argent ou
or),de fils de verre,entrelacés et soudés. Dessin qui apparaît en
transparence dans certains papiers.
(Fig.) Lire en filigrane, entre les lignes, deviner ce qui n'est pas
explicitement dit dans le texte.
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